CANFRANC

 Gare de Canfranc .

par J.A. Ezcurdia, peintre ferroviaire .    

 

Pauvre Juan Andrès, même si tes botillons te font très mal aux petons, ce n’est pas ici que tu obtiendras un billet… Méprise tes durillons et, à l’instar de Valéry Larbaud chantant l’ancienne gare de Cahors, fixe sous ton pinceau les fonctionnalités détruites et les ornements oblitérés de Canfranc-estación l’éphémère.

 

J.A. Ecurdia : Paysage avec gare de Canfranc Peinture sur bois d’arbre.

 

J.A. Ecurdia  Gare de Canfranc huile sur tilleul

 

J.A. Ecurdia  Gare de Canfranc huile sur tilleul

 

J.A. Ecurdia  Gare de Canfranc huile toile marouflée sur tilleul

 

Voyageuse! ô cosmopolite à présent

Désaffectée, rangée, retirée des affaires.

Un peu en retrait de la voie,

Vieille et rose au milieu des miracles du matin,

Avec ta marquise inutile

Tu étends au soleil des collines ton quai vide

(Ce quai qu'autrefois balayait

La robe d'air tourbillonnant des grands express)

Ton quai silencieux au bord d'une prairie,

Avec les portes toujours fermées de tes salles d'attente,

Dont la chaleur de l'été craquèle les volets...

O gare qui as vu tant d'adieux,

Tant de départs et tant de retours,

Gare, ô double porte ouverte sur l'immensité charmante

De la Terre, où quelque part doit se trouver la joie de Dieu

Comme une chose inattendue, éblouissante

Désormais tu reposes et tu goûtes les saisons

Qui reviennent portant la brise ou le soleil, et tes pierres

Connaissent l'éclair froid des lézards; et le chatouillement

Des doigts légers du vent dans l'herbe où sont les rails

Rouges et rugueux de rouille,

Est ton seul visiteur.

L'ébranlement des trains ne te caresse plus :

Ils passent loin de toi sans s'arrêter sur ta pelouse,

Et te laissent à ta paix bucolique, ô gare enfin tranquille

Au coeur frais de la France.

 

(Valéry Larbaud : l’ancienne gare de Cahors)

 

 

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